Transformer la ville
Pour atténuer et s'adapter au changement climatique

Pas de transition écologique de la Ville sans modification des règles, des principes et des pratiques de l’urbanisme et de la construction. Adjoint à l’urbanisme, l’aménagement et l’architecture de la Ville de Clermont-Ferrand et en charge, à la Métropole, de la rédaction puis de l’adoption du Plan d’Urbanisme Intercommunal (PLUi), Grégory Bernard joue sur l’ensemble de ces leviers afin de donner à notre territoire les outils de transformation de la forme et du développement de la ville.
Stopper l’extension urbaine & Réduire la destruction des sols naturels
Le Plan d’Urbanisme Intercommunal de Clermont Auvergne Métropole, au projet duquel Grégory était délégué en tant que conseiller métropolitain, a été tout entier placé sous le signe du principe de préservation : préservation de la nature, des ressources, du patrimoine, des paysages. Et des sols : dans une optique de réduction progressive puis de Zéro artificialisation (ZAN) des sols en 2050, l’enveloppe foncière globale du territoire est passée de quelque 600 ha à moins de 300, soit d’un rythme de 40ha / an d’artificialisation sur la dernière décennie à environ 20ha/ an sur les dix prochaines années. Cet abaissement de moitié du plafonnement de notre extension urbaine est une petite révolution en matière d’urbanisme et d’aménagement puisque nous allons devoir gérer l’espace et le foncier de manière beaucoup plus complexe, plus dense et plus partagée qu’auparavant. Cet effort répond à la nécessité de préserver des sols vivants pour continuer à séquestrer du carbone, à fournir une alimentation de proximité, à infiltrer de l’eau et à constituer un socle nécessaire à la vie et à la biodiversité.
C’est ainsi qu’à l’entrée sud de la Métropole, les futures zones économiques de Sarliève nord et sud ont perdu plus de la moitié de leurs espaces initialement constructibles.
C’est dans ce cadre également que prend place le projet BAMBA, un projet innovant de lotissement libre de maisons individuelles aux portes de la ville et de la nature, où chaque maison est co-conçue avec ses futurs habitant.es : une façon de promouvoir le modèle d’une accession à la propriété et à la maison en coeur de métropole et à proximité de la ceinture verte ! Et de réinventer le modèle du lotissement en pariant sur la sobriété foncière, sur la dimension collective et sur la réduction des besoins de mobilité.
Aménager autrement
Le changement climatique, les fortes chaleurs, les risques d’événements climatiques exceptionnels comme le coup d’arrêt donné à l’extension de la ville et de la Métropole dans la perspective du ZAN nous oblige à penser différemment l’aménagement de la ville. Et donc à y préserver fortement les paysages comme les éléments naturels et les trames de biodiversité, qu’il s’agisse d’arbres remarquables, de haies, de bosquets, de parcs, d’espaces verts, de zones humides ou de coeurs d’îlots.
Sur la commune de Clermont-Ferrand, le PLUi reconnaît ainsi 288 arbres remarquables, contre 50 dans le précédent PLU. Et classe 142 ha en Espaces d’Intérêt Paysager et Ecologique (EIPE) contre 16ha d’Espaces Boisés Classés (EBC) précédemment.
Le projet du quartier de Regensburg est une vitrine de cette nouvelle façon d’aménager la ville.
L’actuel quartier se compose d’une école, d’une grande place et d’un ensemble de logements datant des années 1960. Le projet en cours, qui sera livré mi-2025, verra un coeur de quartier entièrement végétalisé avec un couvert arboré généreux et une vaste clairière centrale. 222 arbres seront plantés pour lutter contre le phénomène d’îlots de chaleur. Une grande partie des sols sera désimperméabilisée, ce qui permettra de la respiration et le maintien de la biodiversité. Par ailleurs, les flux piétons sont réorganisés ce qui permettra d’apaiser le quartier.
A ce projet viendront bientôt s’ajouter celui de la place Delille au pied de la Butte clermontoise, un projet exemplaire par la qualité de la concertation à laquelle il a donné et donne lieu ; mais aussi celui de Saint-Jean qui est la réinvention d’un quartier dans toutes ses fonctionnalités (habitat, commerces, écoles, espaces de verdure, mobilités) et pour toutes les populations…
Réduire le bilan carbone des opérations
Enfin, dans le cadre de sa délégation architecture, Grégory a veillé à deux choses :
1/ privilégier la réhabilitation plutôt que la destruction / reconstruction tant la préservation de l’existant permet d’une part de sauver le patrimoine et le caractère / cachet d’une ville, tant d’autre part, il permet de réduire considérablement les émissions et les bilans carbone des opérations dans le bâtiment.
Par exemple, le respect du label 2EC (Engagement Économie Circulaire du CEREMA) fait du projet de Regensburg un chantier pionnier sur le front du réemploi dans le bâtiment, enjeu lui aussi essentiel dans la recherche d’une plus grande sobriété énergétique et carbone de nos modes de construction / réhabilitation.
2/ privilégier des méthodes nouvelles et plus écologiques de construction dans le neuf pour, là encore, limiter les émissions de carbone et garantir des conditions de résidence et d’activités adaptées à des températures plus élevées dans les années et les décennies à venir.
C’est notamment l’exemple du Gymnase Edith Tavert dans le quartier Saint-Jean qui est le premier gymnase à énergie positive de Clermont-Ferrand. En cela, il produit plus d’énergie qu’il en consomme, tout en offrant des conditions de climatisation adéquates aux pratiques sportives en toute saison. Cet équipement sportif vise le label E4C2, actuellement le plus performant en matière environnementale. Il se distingue par :
– une empreinte carbone réduite par l’utilisation de matériaux d’origine renouvelable et biosourcés. L’objectif est d’atteindre le niveau d’excellence Carbone 2 (C2). Ce bâtiment est doté d’une structure porteuse en bois et isolé en paille. Les murs en bois-paille sont une réponse logique au choix de privilégier des matériaux biosourcés produits localement et limitant l’impact carbone du projet. ;
– la réduction des consommations énergétiques par une conception bioclimatique, une gestion technique centralisée et un éclairage Led. L’objectif est l’obtention d’un niveau de performance énergétique de type E4.